Les beaux jours arrivent, et comme la Nature ne fait rien au hasard, elle a eu la bonne idée de faire en sorte qu’ils s’allongent aussi. Le monde est bien fait, n’est-ce pas ? C’est le printemps et, comme chaque printemps, nous allons tous fêter nos mamans.
Sous la tendre férule de leur maîtresse, dans les écoles de France et de Navarre, nos enfants confectionnent de leurs petites mains potelées de charmants colliers de nouilles, des bracelets de haricots, des vide-poches en pot de yaourt, harmonieusement enrobés de feutrine mauve et jaune, des boîtes à bijoux Caprice des Dieux et des magnifiques pieds de lampe de chez Préfontaines, consignés, certes, mais quand on aime, on ne compte pas[1]. Les fleuristes parent leur vitrine de posters de mamans blondes servies sur lit de fleurs avec un sourire Colgate collé aux dents. Ils ont la même vraisemblance que les affiches de propagande du réalisme soviétique vantant le bonheur des Kolhkozes. Ah, non. C’est vrai ! Ça s’appelle de la communication. Mais enfin, messieurs les publicitaires et autres communicants, nos mamans sont-elles toutes des n…… qui rêvent de fleurs roses ou pastel sur leur plateau petit déjeuner en écoutant : « Dream in Blue, je rêve en bleu, I dream in blue »[2]. Non, non et non….
Alors, à toutes celles qui veulent en finir avec le Diktat du pastel, voilà une petite liste non exhaustive pour remplir le panier à cadeaux.
Votre maman est une grande lectrice de Elle, elle aime ce qui a de style et de la classe, offrez-lui n’importe lequel Marcus Malte.
Votre maman s’intéresse à l’histoire de l’Amérique et ne supporte pas les inégalités raciales, offrez-lui : Jusqu’à ce que mort s’en suive de Roger Martin.
Votre maman a toujours été mystérieuse. Elle connaît l’Argentine comme sa poche mais n’en parle que rarement, offrez lui : Camino 999 , de Catherine Fradier.
Si elle regarde Star Wars, parle comme maître Yoda et vous a toujours protégé des réseaux pédophiles,choisissez plutôt La colère des Enfants déchus du même auteur of course.
Votre maman a toujours rêvé de « voir Marseille et mourir », offrez-lui Sans Pitié d’Olivier Thomas.
Dès que Navarro était fini, votre maman se plongeait dans un bon bouquin, pensez à Tito Topin.
Elle a toujours craqué pour les hommes à la barbe de 3 jours qui baroudent et sentent le cheval, nous avons la Jeunesse de Blueberry de François Corteggiani.
Votre maman a toujours rêvé de faire flic, mais elle avait peur de ce monde masculin, détrompez-la avec Les chroniques de la main courante de Serge Reynaud.
Dans sa jeunesse, elle a craqué lors d’un voyage en Grèce pour un viril autochtone, remémorez lui l’expérience avec Le Grec d’Al Coutelis.
Elle vous agace avec Star Academy et la Nouvelle Star, vous qui n’aimez que les Sex Pistol et Black Sabbath, calmez-la grâce à la lecture de Shooting Star de Stéphanie Benson.
C’est vraiment une mauvaise cuisinière, faites-la réfléchir aux conséquences de son incompétence avec Tirez sur le caviste de Chantal Pelletier.
Elle se prend pour le Nombril du monde. Avec les polars historiques de Valdez, rétablissez la vérité : c’est Cuzco, le nombril du monde, pas toi tra lala lala.
Etc… etc… Puis en rentrant le soir, vous pourrez faire réciter à votre petite dernière, les bras chargés de livres dédicacés, devant sa maman les yeux remplis d’émotion contenu, cette petite polésie.
Plouf Plouf (Révérence)
Bonjour, je m’appelle Perinne
Ma maman, elle bouquine
Des polars policiers
Avec gendarmes et prisonniers.
Des bouquins y en a plein la maison
Et ce week-end. Y en a Vaison.[3]