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vendredi 23 avril 2010

Malte, embarquement immédiat.

Marcus Malte est une île. Méditerranéenne, bien sûr. Hors des flots de la littérature contemporaine, il émerge et on l’aborde avec confiance sachant, avec certitude, que dans sa production déjà abondante, on trouvera toujours une crique où réfugier nos yeux de lecteurs.

L’île de Malte réserve bien des surprises au voyageur immobile. Elle deviendra rapidement pour vous comme un jardin foisonnant auquel il faut apporter des soins attentifs et réguliers. Un jardin que vous parcourrez dès le matin et si possible jusqu’au soir. Réservez votre dernier coup d’œil - juste avant de fermer les yeux - sur une page de ce Garden of love (Zulma, 2007). Rien ne vaut ce moment-là !

Mais Malte s’est d’abord un style (de vie, sans doute aussi !). Une fois sur le rivage de Malte, équipé bien sûr d’un masque et d’un tuba, (laissez tomber les palmes, on irait trop vite. Il ne faut pas oublier qu’on a abordé Malte. Faut en profiter, s’en délecter !), on peut commencer par faire un peu du snorkeling, rester à la surface et suivre son style comme de merveilleux poissons multicolores. Mais, si vous goûtez au snorkeling, sachez que Malte vous donnera l’envie de vous lancer dans la plongée sous-marine. Et là ! Une fois franchie la noirceur. Lorsque le soleil se noie dans les profondeurs du style. Vous en prendrez plein les yeux. Équipez-vous de bouteilles (d’oxygène, bien sûr) longue durée car lorsque que vous aurez plongé une seule et unique fois dans le style de Malte, la remontée risque d’être difficile. Respectez bien les paliers de décompression. On risque parfois le vertige alterno-stylistique : à savoir que le cerveau reçoit des phrases qu’il se délecte à interpréter, il ne connaît plus très bien sa position dans l’espace-temps. Ce vertige est souvent passager, de 30 secondes à quelques minutes mais plus fréquemment, dans le cas de Malte, quelques heures. On murmure que les plus accros aux mots, descendent en apnée. Mais l’auteur de ce texte décline toute responsabilité pour les phénomènes d’addiction. Sachez simplement que cela existe.

Marcus Malte écrit des livres en relief : des montagnes vertigineuses succèdent aux plaines accueillantes. Et le touriste littéraire peut s’y promener sans aucune lassitude. Visitez Intérieur Nord (Zulma, 2008) et je vous jure bien que vous ne laisserez pas La part des Chiens (Folio, 2008). C’est bizarre comme sur l’île de Malte (bien sûr), on a l’impression d’être au centre du monde, d’y être en communication avec toutes les constellations en nyctalope. Parfois, c’est un vrai Carnage, Constellation. Marcus sent, ressent et ressent… il travaille le lecteur comme le ressac travaille la falaise. Mais, nous, bien à l’abri dans notre maison en haut de la falaise, on attend qu’une chose c’est qu’elle tombe et qu’on s’y noie, dans Marcus Malte.

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