Le Programme

Le Programme

Les invité(e)s

Les invité(e)s

lundi 24 mai 2010

Le plein d’idées cadeaux pour la fête des mères.

Les beaux jours arrivent, et comme la Nature ne fait rien au hasard, elle a eu la bonne idée de faire en sorte qu’ils s’allongent aussi. Le monde est bien fait, n’est-ce pas ? C’est le printemps et, comme chaque printemps, nous allons tous fêter nos mamans.

Sous la tendre férule de leur maîtresse, dans les écoles de France et de Navarre, nos enfants confectionnent de leurs petites mains potelées de charmants colliers de nouilles, des bracelets de haricots, des vide-poches en pot de yaourt, harmonieusement enrobés de feutrine mauve et jaune, des boîtes à bijoux Caprice des Dieux et des magnifiques pieds de lampe de chez Préfontaines, consignés, certes, mais quand on aime, on ne compte pas[1]. Les fleuristes parent leur vitrine de posters de mamans blondes servies sur lit de fleurs avec un sourire Colgate collé aux dents. Ils ont la même vraisemblance que les affiches de propagande du réalisme soviétique vantant le bonheur des Kolhkozes. Ah, non. C’est vrai ! Ça s’appelle de la communication. Mais enfin, messieurs les publicitaires et autres communicants, nos mamans sont-elles toutes des n…… qui rêvent de fleurs roses ou pastel sur leur plateau petit déjeuner en écoutant : « Dream in Blue, je rêve en bleu, I dream in blue »[2]. Non, non et non….

Alors, à toutes celles qui veulent en finir avec le Diktat du pastel, voilà une petite liste non exhaustive pour remplir le panier à cadeaux.

Votre maman est une grande lectrice de Elle, elle aime ce qui a de style et de la classe, offrez-lui n’importe lequel Marcus Malte.

Votre maman s’intéresse à l’histoire de l’Amérique et ne supporte pas les inégalités raciales, offrez-lui : Jusqu’à ce que mort s’en suive de Roger Martin.

Votre maman a toujours été mystérieuse. Elle connaît l’Argentine comme sa poche mais n’en parle que rarement, offrez lui : Camino 999 , de Catherine Fradier.

Si elle regarde Star Wars, parle comme maître Yoda et vous a toujours protégé des réseaux pédophiles,choisissez plutôt La colère des Enfants déchus du même auteur of course.

Votre maman a toujours rêvé de « voir Marseille et mourir », offrez-lui Sans Pitié d’Olivier Thomas.

Dès que Navarro était fini, votre maman se plongeait dans un bon bouquin, pensez à Tito Topin.

Elle a toujours craqué pour les hommes à la barbe de 3 jours qui baroudent et sentent le cheval, nous avons la Jeunesse de Blueberry de François Corteggiani.

Votre maman a toujours rêvé de faire flic, mais elle avait peur de ce monde masculin, détrompez-la avec Les chroniques de la main courante de Serge Reynaud.

Dans sa jeunesse, elle a craqué lors d’un voyage en Grèce pour un viril autochtone, remémorez lui l’expérience avec Le Grec d’Al Coutelis.

Elle vous agace avec Star Academy et la Nouvelle Star, vous qui n’aimez que les Sex Pistol et Black Sabbath, calmez-la grâce à la lecture de Shooting Star de Stéphanie Benson.

C’est vraiment une mauvaise cuisinière, faites-la réfléchir aux conséquences de son incompétence avec Tirez sur le caviste de Chantal Pelletier.

Elle se prend pour le Nombril du monde. Avec les polars historiques de Valdez, rétablissez la vérité : c’est Cuzco, le nombril du monde, pas toi tra lala lala.

Etc… etc… Puis en rentrant le soir, vous pourrez faire réciter à votre petite dernière, les bras chargés de livres dédicacés, devant sa maman les yeux remplis d’émotion contenu, cette petite polésie.

Plouf Plouf (Révérence)

Bonjour, je m’appelle Perinne

Ma maman, elle bouquine

Des polars policiers

Avec gendarmes et prisonniers.

Des bouquins y en a plein la maison

Et ce week-end. Y en a Vaison.[3]



[1] Merci à Pierre Desproges.

[2] L’auteur ne remercie ni François Valéry, ni Sophie Marceau.

[3] Un grand merci au grand Pierre Desproges, un polète inestimable.

samedi 22 mai 2010

Joachim Sebastiano Valdez est-il Rascar Capac ?

La dernière fois que j’ai eu affaire aux Incas,c’était dans Les 7 boules de cristal et Tintin et le Temple du Soleil. Autant dire que ça fait un bail. Bon certes, j’en garde un souvenir vif. Après tout, il avait bien raison Rascar Capac de vouloir se venger des professeurs Bergamote et consort qui avaient violé sa tombe. Bien sûr, je voulais quand même que le reporter à la houppette infroissable sauve cet étourdi de Tournesol qui avait enfilé malencontreusement le bracelet de l’Inca. Mais comme disait ce personnage avec qui Tintin parlait dans le train le menant à Moulinsart : « Aussi, pourquoi ne laisse-t-on pas ces gens tranquilles ? Que dirions-nous si les Egyptiens ou les Péruviens venaient, chez nous, ouvrir les tombeaux de nos rois ? … Hein, que dirions-nous ? »

Heureusement Joachim Sebastiano Valdez démontre qu’avec un stylo, il peut rendre hommage à l’Empire des 4 horizons bien mieux qu’un pilleur de tombes. Malgré les crimes et complots, on le lit en se disant : « on ne serait pas mal au XVème siècle dans l’Empire des quatre horizons ». En suivant les pas de Tuapac Hualpa, l’enquêteur impérial, le Nombril du monde semble se découvrir au fil des pages comme on découvre une ville dans un voyage lointain. On ouvre le livre, on débarque, on commence à se ballader dans Cuzco. D’abord, comme un touriste, on se dit que jamais on ne retiendra le nom de tous les temples qu’on visite. Puis on devient familier des lieux et peu à peu, sans s’en apercevoir, on se promène dans les pages avec aisance et délectation comme si les quartiers de Cuzco n’avaient plus de secret pour nous.

On se prend aussi d’amitié pour Tupac Hualpa. Comme lui, on se dit que cela ne doit pas être mal de partager son temps entre la sensuelle Anas et l’esprit fin d’Ocllo. « Celui qui voit tout » a perdu sa chère épouse mais a sauvé l’Inca de la noyade et survole de sa sagesse les beaux romans policiers et historiques de Valdez. Il mène son enquête au rythme des lamas - « Quand lama fâché, lui toujours faire ainsi, senor ! » Eh, oui Tintin ne me lâche pas -. Et ce rythme est plus humain que celui des ordinateurs, on a le temps de savourer l’ambiance d’un empire qui fascine par sa cruauté et son raffinement.

On referme le livre en se disant que vraiment Joachim Sebastiano Valdez n’est pas Rascar Capac. Même l’Inca outragé aurait aimé cette belle façon de rendre hommage à son empire des 4 horizons. : le Tahuantitsuyu.

lundi 17 mai 2010

Olivier Thomas : Sans pitié et sans voix.

Sans pitié, la trilogie dessinée par Olivier Thomas laisse sans voix.

Vous aimez le polar, vous aimerez Sans Pitié.

Vous aimez les histoires à ne pas laisser entre toutes les mains, vous aimerez Sans Pitié.

Vous aimez Meurtres pour Mémoire[1], vous aimerez Sans Pitié.

Vous aimez Jim Thompson, vous aimerez Sans Pitié .
Vous aimez les dessins qui plaquent une ambiance, vous aimerez Sans Pitié.

Vous aimez les traits fins et précis, vous aimerez sans Pitié.

Vous aimez les scénars qui scotchent au canapé, vous aimerez Sans Pitié.

Vous aimez détester avec délectation les vestiges de l’OAS, vous aimerez Sans Pitié.

Vous aimez qu’on règle leur compte aux caïds, vous aimerez Sans Pitié.

Vous aimez le Marseille de J-C Izzo et de Maurice Attia, vous aimerez Sans Pitié.

Vous aimez les décors de rave, vous aimerez sans Pitié.

Vous aimez Ravel, vous aimerez Sans Pitié.

Vous aimerez Sans Pitié et cela vous laissera sans voix.



[1] Daenincks signe la préface de Sans Pitié et cela ne peut qu’évoquer les souvenirs du désormais classique Meurtres pour mémoire. On dirait que le parrain a soufflé sur les filleuls le don de la réussite.

mercredi 12 mai 2010

Sophie Salleron

Mes premières années de l'enfance passées sur les terres brûlantes d'Afrique m'ont sûrement prédestinée à raconter des histoires...
Après avoir suivi une formation au conte à l'école du conte de Bruxelles, je me lance dans le grand océan des histoires.
Mes premières histoires sont racontées en Corse, puis je monte un spectacle intitulé "Ressac" où je collecte des témoignages de vie de vieilles personnes de l'île d'Oléron. Après quelques stages de contes avec Louis Espinassous, conteur pyrénéen, Colette Estin sur "comment raconter les mythes grecs", Catherine Lamouroux, Je participe aujourd'hui à Paris aux ateliers d' Henri Gougaud.
Je raconte dans les lieux que le conte aime : écoles, maisons de retraite, festivals...
et aussi dans les lieux où il n'est pas attendu...
Les spectacles se créent au fil des rencontres...

Sophie règle ses « contes ».


Sophie Saleron conte des histoires.

Tout le monde le sait. C’est notoire.

Comme nulle autre, elle fait vivre les personnages

Mais, mais, mais … MAIS attention à l’âge !

Les contes de Sophie ne sont pas pour les petits

Même s’ils n’ont plus peur du loup

Il ne faut pas venir avec les bambis.

Car Mesdames, messieurs les adultes, et oui !

Sophie Saleron conte pour vous.

NB : eh, oui ! Malgré lecture et relecture, une erreur nous a échappé. Sophie Saleron qui nous doit nous enchanter le samedi et le dimanche est une conteuse pour adultes. Ce spectacle n’est donc pas pour les petits et les grands. Mais seulement pour les grands !

Polar à Chabeuil et ailleurs, Catherine Fradier

Lettre ouverte à la mairie de Chabeuil.

Messieurs les conseillers municipaux,

À n’en point douter votre « petite bourgade de 6000 habitants, sise entre Rhône et Vercors, Chabeuil, est un endroit où il fait bon vivre », dixit votre charmant site Internet. Les photos fleuries des ruelles estivales et de la mairie illustrent à merveille cette douceur de la vie à la française. On a l’air de vivre à Chabeuil wie Gott in Frankreich[1] ainsi que disent nos germaniques cousins. Qui pourrait résister à l’envie de dévorer quelques caillettes dans les restaurants gastronomiques de votre bonne cité ?

Mais n’y a-t-il aucun d’entre vous qui sache lire, nom d’une pipe ? Comment se fait-il que vous n’ayez pas distingué sur votre site, celle par qui la notoriété arrive ? Car le polar a sa géographie. Léo Malet déambule dans Paris. Jean Claude Izzo se balade dans Marseille. Henning Mankel arpente Stockholm. Catherine Fradier rôde dans Chabeuil.

Combien d’automobilistes roulant à vive allure sur l’A7, avides lecteurs de romans policiers associent votre charmante commune à celle dont le talent est reconnu par tous les prix délivrés au style de roman dans lequel elle exerce sa plume ? Moi, je vais vous le dire : beaucoup ! Et j’en suis car, comme la France entière, jamais je n’avais entendu parler de votre bourgade avant d’ouvrir La colère des enfants déchus.

Bien sûr les romans de Catherine Fradier sont bien plus qu’une ode à Chabeuil. Mais la référence y est constante. Il faut dire qu’elle doit être un peu géographe à ses heures. Les personnages de Catherine sont souvent en mouvement de Valence, à Lyon, de Marseille au Vercors. Le grand quart sud-est de la France semble être son territoire de prédilection. Mais rien ne les retient en France et les personnages voyagent en Italie ou en Argentine (Camino 999). Catherine est un auteur de son temps c’est-à-dire mondial. Elle semble nous dire que les ramifications des organisations criminelles sont comme l’économie moderne : mondiale. Les sujets qu’elle aborde (Opus Dei, pédophilie) sont sensibles et elle les traite sans sensiblerie juste du réalisme et de l’efficacité. Quelle bonne surprise nous réserve-t-elle dans Cristal Défense qu’elle présentera à Vaison-la-Romaine les 29 et 30 mai ? Une histoire qui dévie vers les arcanes de la guerre économique internationale.

On peut se rendre à Besançon pour voir la maison de naissance d’Hugo, à Etretat marcher sur les pas de Maupassant, à Rochefort dans la maison de Loti, à Nyons sur les traces de Barjavel… Et à Chabeuil : pour les caillettes ! Voyons ! Alors qu’ici prennent source les polars de la Grande Catherine !

Messieurs, les conseillers Municipaux, je ne vous salue pas.



[1] Comme Dieu en France.

Cher Roger Martin,

Je suis « la dame du CDI » et j’ai remarqué sur l’excellent blog des 1ères rencontres des littératures policières une lettre de Steve Hostinne. Je vous prie d’excuser l’impertinence de cet élève qui pose à l’établissement bien des problèmes.

En tout cas, je serai moi aussi à la Ferme des Arts le 29 ou le 30 mai. Je viendrai sans doute accompagnée de maman puisque c’est la fête des mères. Nous sommes toutes les deux de grandes admiratrices de votre travail de critique mais aussi de romancier et de scénariste. Nous avons plein de questions à vous poser et nous vous avons loupé lors de votre venue en Avignon. A son âge, maman ne peut plus sortir en soirée et elle n’a pas voulu que je prenne la voiture toute seule le . C’est donc un peu comme une séance de rattrapage à domicile. J’ai au CDI tous les tomes de AmeriKKKa et je peux vous dire qu’ils sortent. Comment ne pas se sensibiliser au KKK avec une telle approche à la fois documentée et ludique ? Combien de professeurs d’histoire, d’éducation civique ou d’anglais le conseillent aux apprenants… Il faut dire que votre bibliographie est assez impressionnante et bien malin qui pourrait ne pas trouver de quoi s’y satisfaire. Enfin on ne sait pas par quel bout commencer votre éloge. Mais j’attends avec impatience le 29-30 mai pour vous le faire de vive voix.

Cordialement, Marie-Thérèse Roupette