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Les invité(e)s

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jeudi 6 mai 2010

Al Coutelis sauve la Grèce.


La Grèce, la Grèce. Si vous n’aviez vu jamais vu On a volé la cuisse de Jupiter ; vous voilà servi par l’info. La Grèce, la Grèce : sa ruine, son plan de sauvetage, ses manifestations. La Grèce, victime du cynisme des banques, du surendettement et de que sais-je encore ? La mythologie grecque a donné son nom à l’Europe, le réalisme franco-germanique lui rend la monnaie de sa pièce avec quelques milliards d’euro. Faut-il y voir un signe des temps ?


Le crépuscule de l’Olympe. Adieu le pays de Socrate et de Platon, d’Epidaure et de Delphes, de la Moussaka et de l’Ouzo, de Nana Mouskouri et de Demis Roussos. Adieu les clichés, et bienvenue dans la real politik.

Heureusement «certains grecs ont choisi d’émigrer chez nous ». C’est le cas des aïeuls de Théo Papoutsonoukadar, le héros d’Al Coutelis. Les superbes couvertures des albums (2 tomes De la poudre et des balles, prix Méditerranée 2006 et Ligne de Dope, 2009) parus chez Glénat sont une invitation forte à saisir les bouquins. Allez, trempez-y vos yeux. Ça y est, vous êtes scotchés.

Ce commissaire principal à Paris. Ce flic, quoi, est un peu philosophe quand même. C’est un calme mais un peu nerveux quand même. De temps à autre. Juste le temps de se rappeler qu’il fut champion de lutte. Et ça lui sert. Car, dans les milieux pourris qu’il démantèle, les leçons de catéchisme ont depuis longtemps été oubliées. On ne tend pas l’autre joue. Ce commissaire principal à Paris. Ce flic, quoi. C’est un peu le mec qu’on voudrait être : intègre, dépourvu d’ambition, calme et costaud à la fois.


Le trait précis et vif à la fois d’Al Coutelis modèle un dessin plein d’énergie qui campe à merveille le personnage atypique de Théo. Les histoires nous plongent dans le cœur d’un monde pas très rose -magnifié par une mise en couleur qui joue de la lumière et de l’ombre- : racisme ordinaire, réseaux de prostitution, dopage. Et le Grec se ballade là dedans avec la classe discrète d’un Lino Ventura de Bande Dessinée capable de vous citer Démocrite et Aldous Huxley. On referme les bouquins après un récit passionnant et documenté, on prend quelques minutes pour réfléchir aux Grecs. Et on se demande qui va sauver l’Europe, le FMI de DSK ou la démocratie athénienne ? Mais ça c’est une autre histoire.

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