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samedi 22 mai 2010

Joachim Sebastiano Valdez est-il Rascar Capac ?

La dernière fois que j’ai eu affaire aux Incas,c’était dans Les 7 boules de cristal et Tintin et le Temple du Soleil. Autant dire que ça fait un bail. Bon certes, j’en garde un souvenir vif. Après tout, il avait bien raison Rascar Capac de vouloir se venger des professeurs Bergamote et consort qui avaient violé sa tombe. Bien sûr, je voulais quand même que le reporter à la houppette infroissable sauve cet étourdi de Tournesol qui avait enfilé malencontreusement le bracelet de l’Inca. Mais comme disait ce personnage avec qui Tintin parlait dans le train le menant à Moulinsart : « Aussi, pourquoi ne laisse-t-on pas ces gens tranquilles ? Que dirions-nous si les Egyptiens ou les Péruviens venaient, chez nous, ouvrir les tombeaux de nos rois ? … Hein, que dirions-nous ? »

Heureusement Joachim Sebastiano Valdez démontre qu’avec un stylo, il peut rendre hommage à l’Empire des 4 horizons bien mieux qu’un pilleur de tombes. Malgré les crimes et complots, on le lit en se disant : « on ne serait pas mal au XVème siècle dans l’Empire des quatre horizons ». En suivant les pas de Tuapac Hualpa, l’enquêteur impérial, le Nombril du monde semble se découvrir au fil des pages comme on découvre une ville dans un voyage lointain. On ouvre le livre, on débarque, on commence à se ballader dans Cuzco. D’abord, comme un touriste, on se dit que jamais on ne retiendra le nom de tous les temples qu’on visite. Puis on devient familier des lieux et peu à peu, sans s’en apercevoir, on se promène dans les pages avec aisance et délectation comme si les quartiers de Cuzco n’avaient plus de secret pour nous.

On se prend aussi d’amitié pour Tupac Hualpa. Comme lui, on se dit que cela ne doit pas être mal de partager son temps entre la sensuelle Anas et l’esprit fin d’Ocllo. « Celui qui voit tout » a perdu sa chère épouse mais a sauvé l’Inca de la noyade et survole de sa sagesse les beaux romans policiers et historiques de Valdez. Il mène son enquête au rythme des lamas - « Quand lama fâché, lui toujours faire ainsi, senor ! » Eh, oui Tintin ne me lâche pas -. Et ce rythme est plus humain que celui des ordinateurs, on a le temps de savourer l’ambiance d’un empire qui fascine par sa cruauté et son raffinement.

On referme le livre en se disant que vraiment Joachim Sebastiano Valdez n’est pas Rascar Capac. Même l’Inca outragé aurait aimé cette belle façon de rendre hommage à son empire des 4 horizons. : le Tahuantitsuyu.

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